jeudi 12 novembre 2009

Tout ce qui n’est pas appréhendable par une réflexion libre et saine est une illusion.

Tout ce qui n'est pas appréhendable par une réflexion libre (qui ne tend vers aucun objectif) et saine (qui ne cherche pas à accumuler des expériences et des connaissances) est une illusion, une croyance, une vue de la pensée, donc une peur.

La réflexion libre et saine est le seul processus de libération de la souffrance, tant au niveau individuel que collectif. Il s'agit pour chacun de comprendre par soi-même le fonctionnement de la pensée. Notre pensée repose toujours sur le passé, c'est-à-dire sur quelque chose qui n'existe pas. Ainsi, nos souvenirs et nos croyances servent de base à une extrapolation de la réalité que ce soit dans l'illusion du présent ou du passé. Cette extrapolation qui nous permet de juger, de justifier, de comparer et d'interpréter ce qui se passe dans notre existence, devient le berceau de notre souffrance. Cette souffrance se caractérise par une peur constante de perdre ou de manquer, ce qui engendre une insatisfaction permanente. Cette insatisfaction nous plonge inéluctablement dans la cupidité, car nous voulons toujours autre chose que ce que nous vivons. Ce décalage entre ce que nous sommes et ce que nous voudrions être, toujours en lien avec notre pensée, est la racine de la souffrance de toute l'humanité et de tout temps.

Seule une réflexion dénuée d'attente et de volonté peut nous sortir de ce cycle infernal et permettre l'émergence de quelque chose de réellement neuf, c'est-à-dire qui ne soit pas entaché par la connaissance ou par l'insatisfaction.

La réflexion libre et saine nous sort de toutes nos illusions telles la croyance en dieu, en la destinée, en la réussite et la reconnaissance, en l'amour ou en diverses qualités. N'étant plus tributaire de la pensée, ce renouveau permanent est la racine de la vie.

2 commentaires:

  1. La reflexion libre et saine quant à moi m'a amenée à (re) définir les principes de croyance en Dieu, la destinée, le réussite, non les considérer comme des illusions.
    en ce sens, votre conclusion m'a intrepellée.
    Pour mieux me faire comprendre sans trop m'étaler:
    http://lemondeenquestions.wordpress.com
    http://lejournaldemay.wordpress.com

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  2. Il n'existe pas de changement qui ne soit pas issu de la pensée, autrement dit d'une croyance. Pour l'exemple, nous pouvons durant un long moment croire en dieu pour ensuite ne plus y croire parce que nous avons vécu quelque chose de très douloureux ou parce que nous avons lu un livre... Ce que nous avons appelé changement n'est en réalité que la transformation d'une croyance en une autre. Il en va de la même façon en politique ou dans la vie sociale, nous croyons que les socialistes ou les libéraux peuvent changer les choses, qu'un autre partenaire pourra nous rendre plus heureux... Bien souvent nous basons notre réflexion sur du connu. Il ne peut donc en résulter qu'un autre connu. De l'inégalité nous allons faire de l'égalité, de la guerre de la paix... Mais nous ne réalisons pas que la guerre et la paix ne peuvent exister l'un sans l'autre. Ainsi, une réflexion libre et saine nous conduira à nous poser la question de pourquoi nous croyons ou non en dieu et la croyance tombera, pourquoi faisons nous la guerre et la paix ne sera plus d'aucune utilité. Ainsi lorsque nous comprenons pourquoi nous faisons la guerre, il en résulte une révolution, car nous ne cherchons plus de fuite dans une hypothétique paix. Seule cette révolution est un véritable changement (et non une mutation de plus).

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