samedi 1 mai 2010

Sous une apparence d’humilité, le maître et le disciple sont tous deux de grands ignorants.

La seule différence est que le maître croit savoir, quoiqu’il ne le dira pas explicitement, sa grande connaissance le poussant à l'humilité. Alors que le disciple croit ne pas savoir et affirme explicitement son manque de connaissance le poussant également à l’humilité.

jeudi 25 mars 2010

Le plaisir ne peut exister sans la peur de perdre et c’est cette peur qui nous empêche de vivre.

Le désir de profiter d'un moment de plaisir, dans le but d’éviter, de fuir ou de soulager le pire, porte déjà en lui le germe de la peur. Nous sommes constamment attachés à des concepts spirituels, sensuels ou matériels qui nous maintiennent dans une obsession d’autre chose de plus élevé, de plus satisfaisant ou de plus rentable. Nous voulons sans cesse protéger, garder et/ou faire grandir ce meilleur, cette propension à vouloir alimente notre obsession. Le plaisir ou le bonheur n'est en réalité qu'une idée que nous ne cessons de comparer avec nos souvenirs ou nos attentes. En d'autres mots, profiter de l'instant présent est un conflit manifeste entre la réalité et l'idée que l’on se fait d'un meilleur, d'un absolu, d'une perfection. Ainsi, la recherche constante de bonheurs sensuels dans l’espoir d'un amour absolu, l’amoncellement d'avoirs dans un objectif d'enrichissement ou l'accumulation de connaissances pour atteindre l'éveil, nous empêchent de vivre.

vendredi 5 mars 2010

Sans cette sacrosainte volonté d'évoluer, nous serions libres.

Nous pouvons difficilement accepter le fait que sans disciple il n'y aurait pas de maître, et inversement. Ce n'est pas l'aspect compliqué de cette affirmation que nous empêche d'en percevoir l'évidence, mais bien notre perpétuelle volonté d'évoluer, de grandir, d'en savoir ou d'en vouloir toujours plus dans tous les domaines de l'existence (politique, religieux, spirituel, économique, artistique...). Cette ambition "du plus" est basée sur des concepts créés par la pensée en fonction de nos plaisirs et de nos déplaisirs. Cette même pensée, devenant culture sociale ou religieuse, donne un pseudo sens à l'existence telle que nous croyons qu’elle devrait être, en fonction du dogme que nous choisissons de suivre. Dans ce jeu de la pensée qui tente d'atteindre la perfection, il existe une élite : " les maîtres". Dans la relation maître - disciple il y a toujours un lien de subordination dans laquelle la liberté n'a pas sa place.

samedi 30 janvier 2010

Nous nous attachons davantage à l'idée que nous procure l’avoir matériel ou spirituel qu'au bien lui-même.

Nous sommes nous déjà posé la question de savoir à quoi nous attachons le plus d’importance? Serait-ce aux biens matériels, à l'acquis spirituel ou au statut social, ou ne serait-ce pas plutôt à ce qu'ils sont censés nous procurer ? Bien souvent, si nous voulons une voiture plus dans l’air du temps, une plus grande maison, une religion plus satisfaisante, ou une évolution spirituelle qui répond à nos attentes, nous avons tendance à mettre l’accent sur la sauvegarde de notre identité, de notre statut afin de maintenir ou de faire grandir notre notoriété, notre influence, c’est-à-dire l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes, et que les autres se font nous. L'avidité, source de notre souffrance personnelle et collective, est autant active dans les milieux religieux et spirituels que dans le monde de l’économie et mène inévitablement, tôt ou tard, aux conflits les plus sanglants.

vendredi 1 janvier 2010

Comment peut-on encore croire que la paix peut se substituer à la guerre !

La guerre est une affaire d'économie, de politique, d'ethnie, de religion... Donc, tant que nous continuons à porter une forme d'identité (politique, spirituelle, nationale, de groupe, d'appartenance...en nous disant socialiste, bouddhiste, français, défenseur d’une cause quelle qu’elle soit…) nous participons activement à la mise en place des conditions indispensables à la guerre. De plus, comment croire que la paix puisse modifier la guerre, lorsque la paix n'existe pas sans la guerre. In fine, plutôt que de vouloir mettre quelque chose d’autre de plus satisfaisant à la place de la guerre comme par exemple la paix, l’abondance, la fraternité ou l'amour universel, comprenons comment nous entrons, personnellement, en conflit avec soi, l'autre et avec la guerre elle-même.

mardi 1 décembre 2009

Aucune doctrine politique, religieuse ou spirituelle ne peut mener à la véritable liberté.

La liberté prônée par le politique ou le spirituel est toujours fallacieuse. En effet, toute théorie ou pratique n'est envisageable que par le biais d’une structure dont il faudra, en tout ou en partie, appliquer les principes. Qu'il s’agisse de chercher un soi intérieur ou extérieur, défendre un droit ou une idée par le militantisme, nous sommes toujours confrontés à la subordination de l'idée même qui est à l’origine de la recherche spirituelle ou de l'application d'un droit. La seule véritable liberté est affranchie de toute structure, doctrine, évidence ou croyance, ces dernières ne pouvant exister sans une pensée qui nous subordonne, comme dieu subordonne le croyant et comme l'égalité subordonne le militant.

jeudi 12 novembre 2009

Tout ce qui n’est pas appréhendable par une réflexion libre et saine est une illusion.

Tout ce qui n'est pas appréhendable par une réflexion libre (qui ne tend vers aucun objectif) et saine (qui ne cherche pas à accumuler des expériences et des connaissances) est une illusion, une croyance, une vue de la pensée, donc une peur.

La réflexion libre et saine est le seul processus de libération de la souffrance, tant au niveau individuel que collectif. Il s'agit pour chacun de comprendre par soi-même le fonctionnement de la pensée. Notre pensée repose toujours sur le passé, c'est-à-dire sur quelque chose qui n'existe pas. Ainsi, nos souvenirs et nos croyances servent de base à une extrapolation de la réalité que ce soit dans l'illusion du présent ou du passé. Cette extrapolation qui nous permet de juger, de justifier, de comparer et d'interpréter ce qui se passe dans notre existence, devient le berceau de notre souffrance. Cette souffrance se caractérise par une peur constante de perdre ou de manquer, ce qui engendre une insatisfaction permanente. Cette insatisfaction nous plonge inéluctablement dans la cupidité, car nous voulons toujours autre chose que ce que nous vivons. Ce décalage entre ce que nous sommes et ce que nous voudrions être, toujours en lien avec notre pensée, est la racine de la souffrance de toute l'humanité et de tout temps.

Seule une réflexion dénuée d'attente et de volonté peut nous sortir de ce cycle infernal et permettre l'émergence de quelque chose de réellement neuf, c'est-à-dire qui ne soit pas entaché par la connaissance ou par l'insatisfaction.

La réflexion libre et saine nous sort de toutes nos illusions telles la croyance en dieu, en la destinée, en la réussite et la reconnaissance, en l'amour ou en diverses qualités. N'étant plus tributaire de la pensée, ce renouveau permanent est la racine de la vie.