jeudi 25 mars 2010

Le plaisir ne peut exister sans la peur de perdre et c’est cette peur qui nous empêche de vivre.

Le désir de profiter d'un moment de plaisir, dans le but d’éviter, de fuir ou de soulager le pire, porte déjà en lui le germe de la peur. Nous sommes constamment attachés à des concepts spirituels, sensuels ou matériels qui nous maintiennent dans une obsession d’autre chose de plus élevé, de plus satisfaisant ou de plus rentable. Nous voulons sans cesse protéger, garder et/ou faire grandir ce meilleur, cette propension à vouloir alimente notre obsession. Le plaisir ou le bonheur n'est en réalité qu'une idée que nous ne cessons de comparer avec nos souvenirs ou nos attentes. En d'autres mots, profiter de l'instant présent est un conflit manifeste entre la réalité et l'idée que l’on se fait d'un meilleur, d'un absolu, d'une perfection. Ainsi, la recherche constante de bonheurs sensuels dans l’espoir d'un amour absolu, l’amoncellement d'avoirs dans un objectif d'enrichissement ou l'accumulation de connaissances pour atteindre l'éveil, nous empêchent de vivre.

4 commentaires:

  1. Bonjour Olivier,

    Je ne dirais pas "nous" car j'évite toujours à généraliser ce qui me concerne. Mais dans mon cas personnel, je me retrouve tout à fait dans le schéma que vous décrivez très bien "je suis constamment maintenu dans une obsession d'autre chose de plus élevé, de plus satisfaisant ou de plus rentable." Par contre, je ne me reconnais pas dans la conclusion : en effet, je ne considère pas que cet état de fait m'empêche de vivre : au contraire, je dirais que cela fait partie du vivre. Enlevez-moi cette envie d'évoluer et je suis mort. Comme vous le dites si bien, pourquoi cette envie est si obsédante ? A mon (humble) avis, parce que justement c'est la force de la vie qui est à l'oeuvre.

    Je serais heureux que vous me répondiez appréciant beaucoup les échanges d'idées dans le respect mutuel entre gens raisonnables. Qui suis-je ? Pour reprendre la formule que vous utilisez dans votre présentation, au risque de vous surprendre, je suis (enfin je tends à être) libre dans l'héritage laissé par Jésus Christ il y a 2000 ans et tel qu'il nous a été transmis jusqu'à aujourd'hui à travers l'Eglise qu'il a fondé.

    Cordialement,

    Ludovic

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  2. Bonjour Ludovic,

    L'envie d'autre chose que ce que nous sommes dans les faits (comme la peur, la solitude, le manque...) peut-elle résulter d'autre chose que d'un conflit ? Peut-on envisager le besoin sans une satisfaction espérée qui pourrait émerger d'une action spécifique (politique, sociale, religieuse) ? Autrement dit, le besoin d'autre chose existerait-il sans une insatisfaction préalable qui nourrit l'envie ou l'obsession d'autre chose de différent, de plus élevé ?

    Malheureusement pour notre misère intérieure, nous nous penchons que très rarement sur la question de l'insatisfaction personnelle, car elle entraine inévitablement des vérités peu enviables sur notre fonctionnement (système de pensées, désirs, volontés). En effet, il est socialement plus respectable de tout faire pour atteindre la paix sans intervenir pour autant directement sur notre propre conflit (ce qui explique que l'homme fait et fera encore la guerre demain malgré les désastres connus du passé).

    De plus, pouvons-nous réellement envisager quelque chose de plus élevé sans se comparer aux autres et à ce que nous croyons qu'ils sont, sans système de pensées purement culturels, aléatoires et donc de l'ordre unique de l'idée ?

    In fine, même si ce sujet est vaste tellement il nous colle à la peau, cette recherche d'éternel, d'éveil ou d'un autre monde serait-il autre chose qu'une insatisfaction toute personnelle ? Cette insatisfaction, et les comportements qu'elle occasionne, entraine-t-elle une chose autre de réellement satisfaisant ? S'il existait, ce nouveau satisfaisant ne serait-il pas toujours en conflit avec quelque chose d'autre d'insatisfaisant ? Peut-on, avec le désir ou l'envie, créer quelque chose de réellement neuf, c'est à dire qui ne soit pas conditionné par la pensée qui sépare, veut, exige, souhaite, regrette ? Si l'insatisfaction façonne notre existence, peut-on réellement affirmer que nous sommes vivants ? Ne sommes nous pas, sans réflexion profonde de ce qui nous anime, simplement les esclaves de nos satisfactions - insatisfactions ?

    Bien à toi,

    Olivier

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  4. Bonjour Olivier,

    "Ne sommes nous pas, sans réflexion profonde de ce qui nous anime, simplement les esclaves de nos satisfactions - insatisfactions ?"
    Tout à fait d'accord avec vous. Et le premier pas dans la vie est bien de se libérer de cet esclavage pour entrer vraiment dans la vie. Je pourrais - tout comme vous je pense - discuter pendant des heures sur ce thème étant donné qu'il constitue le cœur de l'espérance chrétienne à laquelle j'adhère. Toutefois, n'oublions pas qu'en tant qu'homme nous sommes des esprits incarnés et un discours trop long peut certes plaire à l'esprit mais laisser le corps en dehors du coup ce que je ne trouve pas bon car je pense que l'homme est un à travers son esprit, son âme et son corps.

    Je me contenterais de ce qui suit :
    Evangile de Jésus Christ selon Jean (20, 19-31)
    C'était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine. Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. Jésus vint, et il était là au milieu d'eux. Il leur dit : "La paix soit avec vous !" Après cette parole, il leur montra ses mains et con côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
    Jésus leur dit de nouveau : "La paix soit avec vous ! De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie." Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit : "Recevez l'Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus."
    Or, l'un des Douze, Thomas (dont le nom signifie : "Jumeau") n'était pas avec eux, quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : "Nous avons vu le Seigneur !" Mais il leur déclara : "Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je n'y croirai pas."
    Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d'eux. Il dit : "La paix soit avec vous !" Puis il dit à Thomas : "Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dons mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant." Thomas lui dit alors : "Mon Seigneur et mon Dieu !" Jésus lui dit : "Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu."
    Il y a encore beaucoup d'autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre. Mais ceux-là y ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom.

    Fin de citation.

    La foi chrétienne a ceci d'exceptionnel, d'unique qu'elle ose croire au Dieu unique, transcendant, pur esprit, qui s'incarne. Cela signifie qu'on n’atteint pas Dieu en dehors du monde. Le Dieu Unique, infiniment transcendant, qu'on ne peut nommer sinon ce serait le réduire, ne se laisse pas toucher seulement à travers l'infinité de la vie spirituelle, mais aussi à travers les limites physiques de la vie corporelle.
    De ce fait, j'accorde une grande importance à la méthode expérimentale dans la progression de la connaissance, y compris la connaissance de Dieu. Dieu se laisse toucher à travers les expériences concrètes de notre vie. C'est pourquoi, si vous en êtes d'accord, je vous propos de réaliser une expérience qui m'a été soufflée par l'Esprit Saint une nuit où je méditais les mystères lumineux.

    Humainement,

    Ludovic

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